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Le Sentiment d’Efficacité Personnelle (SEP), ou comment mieux se connaître

Sommaire de l'article

L’école et les études, c’est fait pour apprendre : oui, c’est vrai ! mais pas que… Eh oui, l’école c’est aussi un endroit où les élèves développent leur confiance en eux et certaines croyances. ☺️ Dans un grand nombre de cas, ces croyances, ces idées viennent nourrir leur motivation, ou au contraire l’effriter un peu. Dans cet article, on vous parle du SEP, un indicateur qui va sûrement leur permettre de se connaître un peu mieux. Cet indicateur est aussi un bon moyen de gérer ses apprentissages en conséquence ! 😎

🤔La SEP, c’est quoi ?

C’est un concept des sciences de l’éducation, qui a été travaillé par Albert Bandura (un psychologue canadien, professeur à l’Université de Stanford) : le SEP c’est le sentiment d’efficacité personnelle. Bandura s’est beaucoup questionné sur la manière dont les personnes passent à l’actionet se motivent. Notamment dans leurs apprentissages. C’est de là que lui est venu le SEP.

Mesurer ou évaluer son sentiment d’efficacité personnelle permet de savoir si on croit en ses propres capacités à réussir, à faire une tâche. Pour les plus jeunes (mais aussi les moins jeunes ☺️), le fait de croire en sa réussite, va avoir un impact direct sur la motivation. Et ça, de manière positive comme négative. En fait, il ne suffit pas de tout savoir : il est essentiel de croire en soi et ses capacités pour rester motiver et tout faire pour réussir. 💪

Vous avez sûrement déjà entendu parler (ou c’est le cas d’élèves ou d’étudiants de votre entourage proche), de ces jeunes qui n’arrivent pas à appliquer leur leçon alors qu’ils la connaissent. De tous ces élèves qui stressent ou perdent leurs moyens en situation d’examen, malgré des heures de révisions et d’apprentissage. Ils sont beaucoup à savoir, savoir faire, mais à manquer de confiance en eux et en leurs compétences. C’est très dommage, car ce manque les tire vers le bas. Finalement, tout ne se joue pas dans la quantité de révisions ou les heures passées à bachoter. Mais plutôt dans la manière de gérer ses révisions et apprentissages.

😉Apprendre progressivement, une clé de réussite

L’intérêt du SEP, c’est qu’on peut l’utiliser dans ses apprentissages : 

  • revoir les bases ;
  • ou définir des paliers à atteindre pour être plus à l’aise ensuite.

Le SEP permet en fait de créer des situations d’apprentissages favorables : commencer où l’enfant est à l’aise et complexifier au fur et à mesure.

Commencer avec des notions maîtrisées permet de se rassurer. Plus un élève croit lui, plus son image et ses représentations de l’apprentissages seront bonnes, et plus il sera à l’aise dans les révisions et apprentissages.

“Si j’ai déjà réussi ça, c’est que j’en suis capable. Mais mes capacités ne se limitent pas à ça. Je l’ai fait une fois pour cette leçon, je peux tout à fait le refaire pour une autre.”

C’est un bon moyen de rééquilibrer la balance, ou de prendre une revanche sur les commentaires qui auraient pu le déstabiliser.

Prenons l’exemple de Mike, il a 17 ans et est en première. Il a toujours eu un peu de mal avec les maths et ses résultats sont qualifiés de “moyens”. Il ne veut pas devenir mathématicien, ni expert des maths, mais simplement remonter ses notes.

1️⃣ Ce que Mike ne prend pas en compte

Mike gagne déjà un point, car il est conscient qu’il ne va pas faire des maths toute sa vie. Mais il a compris qu’il lui faudrait les travailler encore un peu cette année, au moins. C’est super, ça veut dire qu’il est conscient de la situation.

2️⃣ Mike décide d’en parler un peu, pour commencer

En regardant ses derniers cours sur les suites, il a décidé d’en parler avec ses camarades de classe. Qu’est ce qui fait qu’ils réussissent mieux que lui ? Certains sont très bons en maths, et d’autres moins. Ils révisent tous au fur et à mesure, donc le “problème” n’est pas à ce niveau.

 3️⃣ Mais, il n’a pas toutes les réponses, alors il en parle encore un peu

Il en a parlé avec son prof de maths, qui lui a dit “L’année dernière, ça allait mieux, on aurait dit que tu étais vraiment plus à l’aise avec les cours. Tu participais à l’oral et même si tu te trompais, tu étais toujours prêt à apprendre. Je crois que tu as eu quelques “mauvaises” notes, vers la fin de l’année sur les suites et depuis on dirait que tu as un peu perdu confiance en toi.”

4️⃣ L’impact des quelques mauvaises notes sur l’état d’esprit de Mike

La différence c’est donc que Mike a du mal à croire qu’il pourrait encore réussir après cet échec. Il n’est pas mauvais en maths, il a eu une période où il n’a pas réussi aussi bien qu’avant.

Pour son prochain cours, il prend le temps de relire ses moins bons contrôles et faire une fiche de révision basée dessus. Deux jours plus tard, il décide de refaire quelques exercices, en se disant qu’il a déjà réussi avant avec d’autres notions. Il peut encore le faire, ou au moins essayer.

Aujourd’hui quand on lui parle de suites arithmétiquesil est capable de les expliquer à d’autres : il a appris et compris de quoi il s’agissait. Par la même occasion, il a remonté un peu ses notes en maths. Ça n’a pas été immédiat, mais il a quand même atteint son objectif : réessayer et se faire un peu plus confiance.

💪Apprendre c’est aussi avoir du soutien

Le commentaire du prof de Mike a également son impact dans ses apprentissages. Déjà, c’est un avis extérieur : peut-être que Mike ne s’était pas rendu compte qu’il avait déjà réussi avant.

Il se concentrait sur ses échecs récents. C’est le cas des élèves mais aussi le cas des adultes. On réussit plein de choses, mais on préfère se concentrer sur ce qu’on a pas si bien fait. Sans parler de syndrome de l’imposteur, on est plus attiré par nos propres défauts que nos qualités. Et les enfants reproduisent cela. Le sentiment d’efficacité de Mike a été un peu reboosté par son prof : c’est quelqu’un en qui il avait assez confiance pour discuter et qui lui a fait part de ses observations. Même si Mike était peu satisfait de lui-même, ce n’était pas le cas de son professeur.

Pour aider son enfant à avoir un SEP plus positif, il ne faut pas hésiter à en parler. Mentionner les succès, les progressions et les bons résultats. Ne pas les oublier, car les jours où ils douteront d’eux, il serait préférable qu’ils aient déjà entendu qu’ils sont capables de réussir. L’idée, c’est de les aider à ancrer autant leurs réussites que leur échecs, dans leur mémoire. Que ce soit leur premier repère en cas d’hésitation, lors d’un examen ou d’un passage au tableau. Faire partie des personnes (comme le professeur de Mike) qui croient en eux leur fournit un repère. Les enfants peuvent tout à fait s’aider de ça pour avancer.

Mike a pris le temps de réviser, ou d’apprendre par petites étapes. Une bonne idée, c’est aussi d’apprendre avec des camarades qui savent faire et auxquels on peut demander de l’aide. 

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