« Troubles dys », ça ne vous dit peut être pas grand chose. Mais vous connaissez sûrement le plus fréquent d’entre eux : la dyslexie (c’est un peu la célébrité du groupe)… Il existe d’autres dysfonctionnements du même type que l’on appelle les troubles dys. Nous en parlons aujourd’hui avec des expertes du sujet : Frédérique, institutrice ; Amélie, orthophoniste ; et Malicia, elle-même dyslexique et maman d’une multiple dys !
🔎 Les troubles dys, c’est quoi ?
Les troubles dys « viennent d’un “défaut” d’une zone du cerveau », explique Amélie. Plus précisément, la zone cérébrale concernée ne s’active pas correctement au moment de réaliser l’action demandée. Les zones affectées, en cas de troubles dys, peuvent être celles qui gèrent la lecture, la gestuelle ou le langage.
Vous voulez un exemple plus précis ? On vous met au défi de lire cette phrase sans bégayer : « T’asf aitte sdev oir sdem at hs ? ». Non, détrompez-vous, le chat n’a pas marché sur notre clavier ! Mais c’est à peu près ce que voit un dyslexique au moment de lire !
Il existe six catégories de troubles dys et cinq d’entre elles ont un effet direct sur la scolarité d’un enfant :
– Dyslexie-dysorthographie (difficulté avec le langage écrit, la lecture et l’orthographe),
– Dyscalculie (trouble de l’apprentissage du calcul et des nombres),
– Dyspraxie (trouble du geste),
– Dysphasie (trouble sévère du langage oral),
– Dystrophie (difficulté à effectuer le geste graphique).
« Par extension, on entend parler de troubles des apprentissages auxquels on ajoute même les troubles de l’attention (TDAH) », précise Amélie. Ça fait pas mal de termes à retenir, on vous laisse prendre des notes…😉
😕 Le diagnostic
Bien que souvent génétiques, et donc présents depuis la naissance, « en général, on les détecte vraiment vers le CE1 », nous confie Frédérique. Il s’agit en effet de la classe des apprentissages fondamentaux dont font partie la lecture et l’écriture. À ce moment, les troubles deviennent plus visibles. « Le professeur observe des signes (de la maladresse, une difficulté à organiser son espace de travail, à découper correctement, à tenir son stylo, une grande difficulté dans l’apprentissage de la lecture ou de l’écriture…) mais ne peut pas se prononcer sur la nature de ces difficultés. C’est un professionnel du sujet qui doit faire un bilan », explique Frédérique, en première ligne de par son métier d’institutrice.
Il est important que les parents soient informés par le professeur pour qu’ils puissent agir, en fonction de la difficulté de l’enfant, en allant voir le professionnel adéquat.
C’est suite à une recommandation de sa maîtresse de CP que la fille de Malicia est allée chez un psychomotricien. Afin que celui-ci pose un diagnostic. Mais, à 6 ans, difficile de définir précisément de quels troubles ou non elle est atteinte puisqu’elle ne maîtrise pas encore la lecture et l’écriture. On ne peut la tester sur une notion dont l’apprentissage n’est pas fini… C’est un peu comme si on demandait à votre enfant de 6e de faire un exposé sur les lois de Newton ! Il pédalerait un peu dans la choucroute, rien de plus normal ! 😅
Amélie, notre orthophoniste, nous explique que « le diagnostic de trouble dys est posé après un temps de rééducation, pour ne pas le confondre avec une autre pathologie ou un simple retard d’apprentissage. On détecte les troubles quand ils sont permanents, sur les mêmes exercices et quand l’apprentissage et les efforts fournis ne suffisent pas à s’améliorer ». Il faut donc s’armer de patience…
Une fois le diagnostic posé, que se passe-t-il ?
👨👩👦 Qu’est-ce que vous pouvez faire en tant que parent ?
Du côté des parents, l’annonce du diagnostic est parfois douloureuse. Il faut cependant relativiser. Même si ces dysfonctionnements ne se guérissent pas, on peut progresser avec l’aide de spécialistes, et très bien vivre avec des troubles dys. Comme le dit Pierre de Coubertin : « Chaque difficulté rencontrée doit être l’occasion d’un nouveau progrès » (penser à intégrer cette citation à sa morning motivation). 💪
Parler avec son enfant, le soutenir, l’accompagner, le rassurer, sont déjà des étapes très importantes vers sa progression. Mettre en place un suivi régulier avec un professionnel avec qui vous êtes à l’aise va aussi vous aider à trouver les bonnes méthodes de travail. Celles-ci permettront à votre enfant de suivre, d’apprendre et de comprendre ses cours avec plus de facilité.
Certains parents, mal informés sur le sujet, ont du mal à accepter les doutes formulés par les professeurs de leur enfant et tardent à prendre rendez-vous pour un bilan. Or, plus le suivi est mis en place tôt et régulièrement, plus il est efficace. De plus, les orthophonistes ayant un emploi du temps bien rempli, il est préférable de s’y prendre à l’avance…
👀 Le suivi
En fonction des troubles diagnostiqués, une personnes dys peut être suivie par plusieurs professionnels différents : orthophoniste, psychomotricien, neuropsychologue, pédopsychologue… « Les disciplines sont complémentaires », précise Amélie. « Il peut y avoir un suivi psychologique en plus, avec ergothérapeute, orthoptiste, selon les difficultés ».
Les rendez-vous sont réguliers, environ toutes les semaines. Les personnes présentant un trouble dys « ont besoin de plus de temps et de redondances pour automatiser ». Ces rendez-vous permettent d’obtenir des résultats assez rapidement si le travail est fait sérieusement et assidûment.
Vous l’aurez compris, les emplois du temps des personnes atteintes de troubles dys sont également bien remplis ! Mais cette assiduité peut s’avérer payante. Malicia a déjà observé des changements chez sa fille, accompagnée depuis environ 5 mois par plusieurs professionnels : « Il y a vraiment déjà beaucoup d’évolution, c’est phénoménal ».
Amélie le confirme, la durée du suivi « dépend du trouble, du patient, de son entourage, de la régularité et de l’investissement dans la prise en charge ». Elle ajoute qu’« un trouble dys ne se guérit pas, il se compense. On apprend des stratégies pour pallier les difficultés spécifiques de chaque patient ».
👐 La mise en place d’aide au quotidien
On est en droit de se poser la question suivante : est-il nécessaire de scolariser un enfant atteint d’un trouble dys dans une école spécialisée ? Ou des adaptations de l’école classique suffisent-elles ? Amélie pense que « les enfants dys peuvent et doivent suivre une scolarité normale, avec bien sûr, des aménagements spécifiques pour chacun ». Une fois le diagnostic posé et le suivi mis en place, « c’est beaucoup plus facile de s’adapter, de réfléchir à des exercices spécifiques. C’est plus facile pour l’instituteur de s’organiser une fois qu’il connaît la pathologie de l’élève », nous explique Frédérique.
On peut mettre en place de nombreuses solutions : Programme Personnalisé de Réussite Éducative (PPRE), accompagnement par un Auxiliaire de Vie Scolaire (AVS), des barèmes adaptés, du temps supplémentaire pour le travail demandé, la possibilité d’avoir un ordinateur…
Par exemple, dans le cas de Faustine, la fille de Malicia : « À l’école, la maîtresse est très à l’écoute et met en place des choses pour l’aider. Faustine a une forte fatigabilité donc elle essaye d’adapter le travail ».
Frédérique nous explique qu’« avec des bonnes explications, les camarades de classe comprennent en général très bien les difficultés de l’élève. Ils sont bienveillants et attentifs ». En réalité, c’est bien entendu pour les élèves dys que la situation est la plus compliquée. « Ils vivent mal le fait de ne pas toujours y arriver, de ne pas faire les mêmes exercices que les autres, ils s’isolent parfois et ont difficilement confiance en eux ». C’est pourquoi l’aide, l’accompagnement et l’encouragement de l’entourage sont primordiaux.
👌 SchoolMouv, une aide précieuse
Chaque enfant atteint d’un trouble dys est unique : chaque solution doit donc correspondre à la nature de ses difficultés. Malicia par exemple, elle-même dyslexique, a développé un grand sens du visuel. Elle comprend mieux avec des vidéos, lit sur les lèvres…
Sur SchoolMouv, l’apprentissage est plus ludique. Un élève dys est souvent bloqué quand il n’a qu’une seule solution pour apprendre. C’est pourquoi notre plateforme en propose plusieurs : cours, fiches de synthèse, exercices, vidéos… Et ce afin que chacun puisse trouver l’outil qui lui corresponde et lui convienne en fonction de ses difficultés.
Schoolmouv utilise la couleur et les repères visuels. On élabore également des moyens mnémotechniques et des anecdotes permettant à l’élève de s’orienter seul, de (re)trouver de l’autonomie dans ses apprentissages. Dans le cas des dys, cette autonomie n’est pas toujours ressentie puisque l’enfant est souvent accompagné, par ses parents, son AVS, un orthophoniste, un psychomotricien etc., comme nous le disions précédemment.
Dans un parcours classique d’apprentissage, l’élève dys rencontre des difficultés à chaque instant. Lire un énoncé peut le bloquer, répondre par écrit également, être attentif et concentré peut s’avérer douloureux. Schoolmouv redonne la main à l’élève et ses accompagnants pour un apprentissage différent, en s’adaptant aux capacités et au rythme de chacun.
En bref, un élève dys fonctionne différemment, et Schoolmouv l’aide à vivre sa différence plus sereinement. 😉
Pour terminer sur une note de douceur, qui illustre parfaitement ce que peut ressentir un élève dys, on vous conseille ce court-métrage de Mads Johan øgaards et Katie Noel Wiman, I am dyslexic. Vous en savez maintenant plus sur le sujet ! N’hésitez pas à en discuter avec d’autres parents, nous sommes tous concernés.
4 réflexions au sujet de “Les troubles dys, qu’est ce que c’est ?”
En lisant cet article, je me pose beaucoup de question, je connaissais la dyslexie, mon frère en étant atteint, et la souffrance que cela lui a causé.
Mais je ne connaissais pas les autres affections.
Et je me demande si ma fille qui depuis le primaire rencontre des difficultés en mathématiques ne serait pas atteinte de dyscalculie.
Malgré la répétition des exercices, les heures que l’on passe avec elle dessus, elle pert tous ses moyens devant ses devoirs de maths.
Et plus le temps passe, plus ses résultats baissent alors qu’elle ne rencontre aucune difficulté particulière dans les autres matières, hors la paresse de l’adolescence.
Comment se pose le diagnostique, qui voir?
Bonjour Elodie !
Le plus simple sera sûrement de vous rapprocher de ses enseignants. Ils pourront vous apporter un autre regard, plus habitué, sur la question. En cas de doute, vous pouvez aussi prendre rendez-vous avec votre médecin de famille qui saura vous orienter vers le bon professionnel !
Bonjour,
Ma fille qui a 14ans est dyslexique et dysorthografique. C’est moi qui l’ait détectée après son année de CP . Elle a suivi tous les tests qui ont confirmé la véracité des faits .
A cette âge là elle prenait des cours d’anglais particuliers avec la méthode Montsouris. Une fois entrée en 6eme elle qui parlait couramment, s’est retrouvée bloquée puis le français et l’histoire où au furet à mesure des classe même avec un PAP il lui est compliqué d’écrire ce qu’elle a compris, à l’oral tout va bien à l’écrit les commentaires de textes ou l’étude de documents devient une panique totale . Parfois cela se produit même dans d’autres matières dans la lecture des consigne . Par contre elle comprend toutes ses leçons peut nous refaire le récit d’un cours . Sa mémoire visuelle et kinesthésique l’aident . Oui kinesthésique nous avons appris cela avec ses cours de pianos car quand elle joue une partition une fois c’est bon c’est enregistré ???!!! Nous essayons par des méthodes bizarres car elle est très douée en dessin donc elle copie le cours et les explications du professeur elle les dessine , un truc de ouf à faire comprendre auc professeurs au début mais son orthophoniste a dit que c’est sa méthode de carte mentale a elle ! Des dessins il y en a partout dans les marges de cahiers. Elle est intelligente, sociable mais très sensible donc si son professeur ne comprend qu’à moitié son problème ou ne lui laisse pas forcément le temps supplémentaire qui lui est octroyé elle peut tous ses moyens devant toutes les pages blanches ou il faut écrire sa réflexion de réalisation . Par contre les TP elle pige dé suite mais mettre à l’écrit c’est plus compliqué alors qu’en binôme elle fait explique même à l’autre élève qui comprend rien et pourtant écrit tout ce qu’elle dit ou le développement de l’activité et là c’est une super note pour les deux et son amie comprend mieux avec ma fille qu’avec le professeur????!!! Sa dyslexie et dysorthografique font qu’elle est très lente à l’écriture alors nous lui avons pris une règle scanner pour finir de prendre le cours sur une copine, parfois certains professeurs mettent le cours sur le logiciel scolaire . Mais cette année est charnière passage du Brevet ( plus maintenant suite au covid 19 ). Mais son entrée en seconde m’inquiète un peu , elle va être interne , elle avait demandé une seconde technologique, mais est en liste complémentaire alors elle intégrera ce lycée en seconde générale,. Ma fille veut être info graphiste en animé le dessin c’est sa 2eme vie , elle fait art depuis la 6eme même du théâtre où elle est très à l’aise comme pour la chanson où elle est très douée. Mais j’ai peur que la seconde générale là perturbe. Mais malgré tout si au 3eme trimestre son passage en 2de est validé bien que certains professeurs disent toujours doit faire ses preuves pour cela alors qu’ils vont écrire dans leur matière sérieuse appliquée et perfectionniste ,. Elle serait prise dans ce lycée de renom avec encore une possibilité de la seconde technologique ( là ce serait le top ) mais pour l’instant c’est en 2de générale qu’elle irait . L’internat, la 2de générale me laissent un peu de peur mais il faut qu’elle vole de de ses propres ailes , même si elle redouble étant de fin d’année pas bien important. Mais elle a un pied dans cet établissement pour refaire , au cas où pas de récup en 1ere STD2A , une seconde technologique en espérant qu’elle ne se ramasse pas l’an prochain car son projet est très bien ficelé suivie par une coach . Mais je reste soucieuse pour sa scolarité car pour l’instant je suivais tout tous les jours tout le temps et pire en ce moment et là j’ai l’impression de la laisser partir en pâture , cela lui sera bénéfique dans tous les cas car j’ai fait pareil mais j’ai un sentiment d’abandon ….pensez vous que je fais bien de lacher de plus en plus la bride alors que je regardai tout jusqu’à maintenant . Elle a un caractère bien trempé et est très sociable avec un très bon vocabulaire en société ,pour se présenter, en communauté avec des adultes mais timide au début et très anxieuse de bien faire . Ce lycée est aussi réputé pour son excellence ….donc cela m’angoisse je ne lui montre surtout pas , je la poussé à y aller ….mais !!!!!????
Bonjour Christine ! Merci pour votre témoignage et votre long commentaire !
On comprend bien vos inquiétudes de maman qui sont parfaitement légitimes ! On n’est pas du tout spécialiste du développement de l’enfant ou psychologue mais à notre humble avis, faîtes confiance à votre fille ! Dîtes lui que vous serez là pour l’aider et la soutenir, et comme vous dîtes elle va commencer à déployer ses ailes ! Mais elle n’a pas l’air du genre à se décourager.
Et puis si elle redouble, ce n’est pas bien grave ! Une année dans une vie, ce n’est rien ! Et si ça peut lui permettre d’avancer plus solidement par la suite, alors ça ne sera que du positif.
D’après ce que vous décrivez, les soucis viennent surtout du fait que le cadre scolaire manque de flexibilité et que pour votre fille, rentrer dans les “cases” prévues n’est pas évident. On a tendance à penser qu’une fois sa scolarité terminée, ces cases disparaîtront et il ne restera que son potentiel d’artiste à exprimer 😉 En bref, il faut tenir bon encore quelques années, en faisant au mieux, en l’écoutant et en la rassurant, et tout ira bien ! Bon courage !